Finale A Nitro Racer du Challenge HPI 2004 à Frontenex:

Ce récit n'ayant pas de réel rapport avec le reportage sur le Challenge HPI en lui-même, j'ai préféré le séparer du compte-rendu de course. Après 16 ans de compétition, je peux dire que les actes de "sabotages" sont vraiment très rares, ce qui les rends d'autant plus méprisables, voici ce qu'il s'est passé en Nitro Racer:

Arnaud Buffat est venu participer à cette course uniquement dans le but de parfaire les réglages de son nouveau moteur (seconde course avec ce moteur), qu'il utilisera pour la fin de saison de championnat Suisse et lors des championnat d'Europe mi-août en Autriche. Le résultat de cette course est donc peu important, Arnaud ne participant pas aux autres manches du Challenge HPI. En tant que son mécano, j'ai pris mon temps pour régler le moteur pendant les essais du matin, puis j'ai finalisé les réglages lors des deux premières manches de qualification.

Arnaud a établi la pôle position lors de la troisième manche de qualification, avec 1 tour d'avance sur son poursuivant... malgré le fait qu'il ait effectué cette qualification sur trois amortisseurs (support d'amortisseur avant cassé lors des tours d'essais), la roue avant droite reposant sur la barre anti-rouli ! A ce moment, Le moteur tournait parfaitement, tel une horloge. Reprises excellentes, très bonne vitesse de pointe, ralenti stable même au delà de 30 secondes. Rien à redire.

Départ de la finale: Arnaud effectue 2 tours de chauffe au ralenti, la voiture n'avance pas. Retour au stand ou je ferme un peu le pointeau, mais rien n'y fait. Il câle après 1 tour supplémentaire. Impossible de démarrer le moteur complètement noyé. Je vérifie les durites, les joints d'échappement et le réservoir, mais tout est parfait. Le dépard de la finale est donc donné sans Arnaud. Pour réussir à démarrer le moteur, il m'aura fallu fermer le pointeau de plus d'un tour et demi. A ce moment le moteur démarre, et Arnaud prend la piste avec 2 minutes de retard. Après 4 minutes sur la piste, Arnaud câle, le moteur encore beaucoup trop riche consommant trop. Je referme encore le pointeau, et le moteur avance alors "pas trop mal", Arnaud aligne record du tour sur record du tour, en tournant en moyenne 3 secondes au tour plus vite que le leader. Le moteur câle une nouvelle fois, à 5 minutes de la fin de la finale. Il est en effet engorgé, toujours trop riche. Arnaud et moi décidons d'en rester là, et rentrons au stand pour trouver d'où vient le problème. Je n'ai rien trouvé, et après avoir vérifié une nouvelle fois à la maison, voici ma conclusion:

Il est tout à fait normal que l'on doive très légèrement retoucher un réglage moteur d'une manche a une autre, 1/16 ou 1/8 de tours sur le pointeau principal. Mais là, il a fallu au total plus de 2 tours et demi pour retrouver la carburation normale que nous avions en qualifications. Il est absolument impossible qu'un moteur se "dérègle" parreillement entre deux manches. Il est donc évident que quelqu'un a donné un sérieux coup de tournevis au pointeau d'Arnaud, entre les qualifications et la finale.

Vues les personnes présentes, nous savons exactement qui a fait cela, il n'y a absolument aucun doute. Voici donc le conseil qu'Arnaud et moi donnons a cette personne ainsi que son entourage: plutôt que de tricher, se plaindre continuellement des autres lors des courses, se plaindre du balisage qui traverse inopinément la trajectoire de la voiture, s'engueuler car le mécano a mal réglé un truc, ou que le pilote dépassé par son moteur est parti tout droit dans le balisage... il faudrait maintenant prendre conscience que pour aller vite, il faut progresser.

PROGRESSER signifie:

-Respecter les autres pilotes (tous).
-Discuter avec les pilotes rapides, ceux qui ont une voiture qui marche parfaitement, pour APPRENDRE a régler une voiture, et ne pas juste espérer que le réglage que l'on a mis il y a trois courses fonctionne par hasard aussi sur le circuit du jour.
-Discuter avec les pilotes performants, et leur demander des conseils, afin de progresser dans le pilotage, la façon d'aborder une course, la statégie... etc.
-S'entraîner sur des vraies pistes.

On n'arrive pas à un niveau comme celui d'Arnaud par hasard. Et le niveau d'Arnaud est encore loin des meilleurs ! Il a lui même beaucoup à progresser, et il s'y attache chaque week-end. Le niveau n'a rien à voir avec l'argent, l'empressement ou encore le fait d'être sûr de soi. Au contraire, pour progresser il faut sans cesse se poser des questions et discuter avec les autres. Arnaud a très peu de moyens, il roule avec des pneus souvent déchirés, récupérés d'autres pilotes (comme ce week-end), il est sponsorisé pour ses qualités humaines et sa progression, et non car il gagne tout (car ce n'est pas le cas !).

En tant que mécano d'Arnaud, je suis en colère, car la personne qui a fait cela a gâché ma journée de travail sur le moteur, tout est a refaire... ce sera le cas à Lostallo jeudi soir, ou nous allons faire quelques tests en thermique et participer au championnat suisse électrique, mais c'est une demi-journée de perdue.

A méditer: "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire".

 

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